On a coutume de dire que pour progresser en vélo, il faut s’entraîner à hauteur de 3 ou 4 fois par semaine. On parle du physique mais pensez vous au mental ? Si vous êtes tombé un jour ou que vous stressez avant vos objectifs cyclistes de l’année, peut être y a t il une raison et que cela vous handicape ou vous empêche d’atteindre le niveau de votre physique ! Le vélo c’est dans la tête comme dit l’autre …
Et pourquoi ne pas s’entraîner mentalement dans ce cas ? Autohypnose et performance sportive est un ouvrage fait pour vous apprendre cela : un manuel pratique d’entrainement mental pour le sportif écrit par Jonathan Bel Legroux. Il nous guide au travers de son livre et nous apprend à devenir notre propre coach mental …
Vous le savez les amis, je suis passionné par les techniques d’entrainement mais je ne me suis pas vraiment penché jusqu’à présent sur le sujet du mental …
Et pourtant comme tous les sportifs amateurs, j’ai mes moments de faiblesse et mes moments d’euphorie totale. Derrière tout cela se cachent des mécanismes complexes dont vous avez conscience (ou pas) et que l’on peut apprendre à dominer et surtout les utiliser pour performer.
Un exemple concret : sur certaines sorties vous pédalez dans un état d’euphorie totale et ne ressentez plus ni la douleur ni ne pensez même à l’éxécution des mouvements. Cela nous est tous arrivés un jour : parce que vous pensez à autre chose ou que vous visualisez mentalement une scène ou un moment qui vous fait réver et vous fait sortir “mentalement” de la douleur …
L’autohypnose, a un peu de cela, sans le savoir vous l’avez déjà pratiqué. Et surtout, cela se développe et s’apprend : comment effacer la douleur ou une crainte et focaliser son esprit non pas sur ce qui fait mal ou nous fait peur mais plutôt sur ce que nous voulons vraiment atteindre ou accomplir.
Pour le cycliste on va par exemple chercher à vaincre des appréhensions de chute ou lutter contre les douleurs musculaires qui empêchent de rouler plus vite ou d’appuyer plus fort sur les pédales.
Mes deux passages préférés du livre :
- “L’important n’est pas de tomber et d’avoir mal, mais de se relever. Ce sont les messages et les suggestion qui sont derrière cette technique. Vous allez dire à votre mental que lorsque tout va bien et que quelque chose vient entacher votre univers, votre match, votre performance, tout continue d’aller bien.”
- “Si j’ai envie de pratiquer une activité, alors je peux m’y impliquer plus facilement, et si j’en retire de la satisfaction, alors mon envie va grandir, tout comme mon implication et ma satisfaction : ce mouvement circulaire est la motivation”
Pour aller plus loin avant de vous procurer le livre ou de vous le faire offrir pour Noël (…), j’ai eu la chance de pouvoir poser quelques questions à l’auteur : ci dessous l’interview de Jonathan Bel Legroux pour Dingue de vélo !
Quel est votre métier Jonathan ?
J’ai plusieurs métiers, ou plutôt, j’aime dire que j’ai plusieurs passions que j’ai la chance de vivre en les pratiquant. Je suis passionné par le mental et le changement. Dans cette optique, je suis hypno praticien à Nice en cabinet. Mais j’ai aussi le sport. Et depuis 2012 (et c’était tout nouveau à l’époque) j’ai la chance d’intervenir auprès de sportifs avec l’hypnose. Aujourd’hui, j’enseigne l’hypnose dans des centres de formation, dans des institutions sportives, des fédérations, des cursus comme les BPJEPS. Parallèlement, j’organise des stages pour les sportifs, les Mental Camp, pour transmettre en une journée les outils permettant de savoir gérer son mental par soi-même. Ainsi, cela donne une large palette qui va du praticien, formateur, auteur, au conférencier et bien sûr au passionné de sport…
Pratiquez-vous ou avez-vous pratiqué le vélo ? à quel niveau ?
Je ne peux pas dire que je pratique le vélo. Je suis triathlète amateur, et le vélo est pour l’instant le sport dans lequel j’ai le moins d’expérience de pratique. Mais ça ne devrait pas tarder à changer cette année, vu les événements sportifs auxquels je me suis engagé pour 2019…
Votre livre est intitulé Auto hypnose et performance sportive : pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce qu’est l’auto hypnose dans le
sport ?
L’autohypnose dans le sport est une évidence, tout simplement, parce que tout sportif fait déjà de l’autohypnose, souvent sans s’en rendre compte. C’est presque inné et indispensable pour notre mental. Dès que l’on se projette mentalement sur une course, sur une lignée d’arrivée, on est en état d’hypnose. Le but du livre est de donner un manuel pratique permettant d’abord de reconnaître cet état, de savoir le recréer sur commande, et ensuite de l’utiliser. Car le mental, tout comme le corps, a ses méthodes d’entrainement… elles sont dedans.
Vous êtes diplômé STAPS : la plupart des sportifs amateurs se
concentrent sur l’aspect physique de leur entrainement, quelle part
faudrait-il consacrer selon vous au mental ?
Pour moi, et par ma pratique de coach physique avant d’être coach mental, le mental devrait être travaillé tout autant que le physique et la technique depuis le début d’une pratique. Aujourd’hui il est courant, surtout dans le sport d’endurance, de reconnaitre qu’à niveau égal c’est le mental qui fait la différence. On entend même des phrases du genre « la performance c’est 80% dans la tête ». Mais alors si c’est aussi important, pourquoi ne l’entraine-t-on pas plus tôt ? Pire encore, pourquoi ne s’occupe-t-on de lui que lorsqu’il va mal ? C’est une aberration, que l’on retrouve moins en Amérique du Nord déjà. En France, on est encore en retard. On demande à un enfant, ou on dit à un copain d’entrainement : « n’ai pas peur dans les virages », ou « reste concentré » ou encore « allez, motive toi » … comme si tout cela était inné. Mais comment fait-on pour se concentrer ? se motiver ? ou ne plus avoir peur ? Il n’y a pas d’entrainement pour ça, ni de cours à l’école. On n’entraine pas encore au mental, alors que c’est lui qui peut permettre de mieux réussir, de mieux performer, et de prendre plus de plaisir. Donc, c’est au sportif de s’intéresser aux moyens qu’il a. Et jusqu’à présent, il le faisait quand plus rien n’allait. J’ai essayé de proposer un maximum d’outils pour faire en sorte qu’entrainer son mental devienne un jeu, parce que le sport, même à haut niveau, reste un jeu. Alors jouons avec notre mental, sinon, c’est lui qui va jouer avec nous.
Dans votre livre il est question d’exercices et de pratique pour
s’entraîner mentalement : sur le vélo on parle de 3 à 4 séances hebdo
pour progresser physiquement. Y a-t-il une équivalence en termes de
charge de travail pour l’autohypnose ?
On ne peut pas quantifier ainsi. Je pense qu’une pratique régulière est importante. Pour cela, il faut que chaque sportif voie à quel moment il peut mettre un peu de pratique. Au moment des étirements ? à l’échauffement ? avant de s’endormir ? Dans les transports en commun… il y a plein d’endroits où on peut entrainer son mental. En plus, cela va changer selon le thème de la session que l’on va choisir de faire. Par exemple, travailler sur la gestion de la douleur, il vaut mieux le faire pendant que les jambes brûlent. 😊
Par ailleurs, si c’est choisir de maitriser les pensées, et se rendre disponible pour l’entrainement et mieux s’impliquer, peut-être est-il plus utile de pratiquer 2/3 minutes avant de monter sur le vélo ?
L’avantage du mental, c’est qu’il peut s’entrainer absolument partout. Le terrain d’entrainement, c’est vous. !
Peut-on réellement s’entraîner mentalement et quels en seraient les
bénéfices en cyclisme notamment ?
Bien sûr que l’on peut s’entrainer mentalement. Bien souvent il arrive qu’on le fasse inconsciemment. Par exemple, sur un circuit que l’on connait, on attaque une montée et on dépasse les signaux de fatigue que le corps envoie. Une prochaine fois, peut-être que le simple fait de penser : « je sais le faire, je l’ai déjà fait » suffira à transcender le sportif encore plus. C’est une forme d’auto préparation mentale. Maintenant, un entrainement mental permet de savoir rester calme quand il faut, et de savoir activer les émotions nécessaires pour attaquer, de renforcer la détermination. De savoir diminuer les pensées parasites qui peuvent venir sur une course, lever des appréhensions en descente… les applications sont nombreuses, car même en cyclisme, le véhicule principal, ça reste le sportif avant que ce soit le vélo. Donc, autant en prendre soin et vérifier que tous les rouages mentaux sont bien huilés et fonctionnels.
Avez-vous des exemples parmi vos clients de problématiques cyclistes que
vous avez pu résoudre par l’hypnose ou l’auto hypnose ?
Oui, souvent autour de la problématique de la peur et de la gestion de la souffrance.
Prenons l’exemple d’un cycliste qui chute et qui a du mal à retrouver son niveau d’avant, la charge émotionnelle de l’accident étant encore trop intense. En travaillant dessus, on peut apprendre à notre cerveau à revenir à une intensité émotionnelle acceptable permettant de ne plus être bloqué. Pour la souffrance, un cas courant, c’est celui de s’écouter trop quand on a mal et donc de ralentir, de se mettre à penser, et de mouliner mentalement… La souffrance et la douleur, on connait, surtout à vélo. Peut-être même que cela est une des sources de motivation. Mais il est important de savoir la transcender.
Après, avec des pros, j’ai eu l’occasion de travailler sur les routines de performance avant un départ. Ou de travailler sur la concentration et la mise à disposition des bonnes émotions pour améliorer les départs.
Un cycliste lambda, lecteur du blog Dingue de Vélo, peut-il progresser
seul dans son coin en appliquant certaines pratiques de l’ouvrage ou est-ce réservé à un public averti voire des hypnotiseurs ou coachs ?
Le livre est n’est surtout pas pour le coach ou les praticiens en hypnose !
Il est pour les sportifs. Toutes les sportives et tous les sportifs, pour les jeunes, les amateurs, ceux de haut niveau… tous y trouveront leur compte. SI l’entrainement physique peut varier selon la catégorie, amateur ou sportif de haut niveau, les règles du mental restent les mêmes. A vrai dire, je travaille souvent avec des jeunes qui ne trouvent plus de plaisir dans leur pratique, qui envisagent de lâcher à cause du mental. Ce que je trouve dommage. C’est à eux en particulier que j’ai pensé. Mais c’est aussi aux sportifs de haut niveau avec lesquels j’ai pu travailler. L’objectif numéro 1, c’est l’autonomie. Donc, un amateur lecteur de Dingue de Vélo aura de quoi faire, c’est sûr !
Pouvez-vous nous parler de vos “Mental Camp” ?
Bien sûr. Les Mental Camp sont des stages d’entrainement mental en action. Sur une journée ont met en pratique des techniques que l’on teste tout de suite. Il existe deux formules. La formules « Bases » où on travaille sur les grands thèmes du mental : la concentration, la motivation, la gestion des émotions… tout sport confondu. Et il y a la formule spécifique, vélo par exemple, ou triathlon. Où on aborde les thèmes essentiels à la discipline concernée. Le but est qu’en une journée, le sportif puisse repartir avec un maximum d’outils pour continuer tout seul par la suite. C’est un accélérateur d’entrainement mental. Il en existe dans toute la France, et toute l’année sur différents thèmes. Pour cela, il y a une page Facebook sur laquelle les infos circulent et un site web mental-camp.com.
Bon entrainement à toutes les lectrices et tous les lecteurs de Dingue de Vélo, et peut être à bientôt sur la route ou ailleurs. Merci pour cette interview.
Voilà les amis, n’attendez pas forcément que le physique stagne pour vous occuper de votre mental : c’est un tout, et comme disait l’autre, “même Contador a mal aux jambes !”
Vous pouvez vous le procurer ici :
Bonne lecture et faites gaffe sur la route
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Séb
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Interview de Jonathan Bel Legroux : hypnose et escalade
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