Mar 01

Lecture vélo : La course secrète. Tyler Hamilton 

La course secrète a fait l’effet d’une bombe au moment de sa sortie … L’ancien équipier de Lance Armstrong qui craque et déballe tout !

Le révélations faites devant l’USADA (agence américaine anti dopage) par l’ancien équipier de l’US Postal ont été reprises pour partie dans cet ouvrage et ça vaut le détour !

la course secrète - Tyler Hamilton

la course secrète – Tyler Hamilton

 

On découvre forcément l’envers du décor : le dopage vu si ce n’est par Armstrong, vu par l’un de fidèles lieutenants. Tyler ne se prive pas de tout nous révéler : de la façon de camoufler des seringues dans des canettes de soda, à la manière dont il a vécu ses premières transfusions sanguines, quand et comment il se les procurait…

On perçoit aussi la vindicte de Lance à l’égard de quiconque se met en travers de son chemin ou ose lui contester sa supériorité !

 

A moins qu’il ne se refuse à révèler d’autres secrets de son ancien boss, Tyler avoue que même lui n’a jamais sû précisement ce qu’Armstrong faisait les deux-trois dernières semaines de préparation en juin pour atteindre un tel niveau en juillet lors du Tour. Si dans les premiers mois de la saison Lance était fort, sur le Tour de France, le phénomène était sans commune mesure et Tyler avoue ne pas connaitre la raison d’un tel décalage avec les adversaires du texan.

 

Deux passages qui m’ont plu tout spécialement :

 

La vision de ce qu’apportait l’EPO à Tyler : “tire-au-flanc qui ne veulent pas se donner de mal. C’est peut-être vrai pour certains, mais dans mon cas, comme dans celui de beaucoup de coureurs que je connais, c’était exactement l’inverse. L’EPO nous donnait la possibilité de souffrir davantage ; de pousser plus loin et plus fort qu’on ne l’aurait jamais imaginé, aussi bien à l’entraînement qu’en compétition. Elle récompensait précisément mes points forts : une éthique de travail rigoureuse, la capacité d’atteindre sa limite et de la dépasser. J’en avais presque le vertige : j’étais en terrain inconnu. J’ai commencé à voir les courses d’un autre œil. Elles ne dépendaient plus de la loterie génétique, ou de la forme du jour. Elles ne dépendaient plus de ce qu’on était. Elles dépendaient de ce qu’on faisait – de l’intensité qu’on mettait au travail, du soin et du professionnalisme qu’on mettait à se préparer. Les courses devenaient des sortes d’examens que l’on pouvait préparer en étudiant.

 

A l’issue de ce passage on peut je pense mieux comprendre (si ce n’est pardonné) pourquoi les coureurs utilisant l’EPO n’ont jamais eu le sentiment de tricher …

D’une part parce qu’ils ne sont pas déclarés positifs en utilisant des micro doses et en restant scrupuleusement le seuil des 50% d’hématocrites.

D’autre part, parce qu’ils pouvaient et devaient s’entraîner encore plus dur et que l’EPO ne faisait que décaler le seuil de la souffrance et d’endurance de la douleur et fatigue qu’ils pouvaient supporter…

 

Dans tout le livre, il faut bien reconnaître qu’il est beaucoup question de dopage mais on apprend aussi beaucoup des difficultés quotidiennes du coureur pro. Une lutte constante contre la faim, la maîtrise de son poids, la nécessité absolue de récupérer dès que possible et les sacrifices imposés à la vie de couple.

 

Le dopage est effectivement très présent dans ces lignes, mais j’ai encore plus apprécié les tourments exposés sur la difficulté du métier et des entraînements.

 

P. 156 : Tyler parle de sa préparation pour le Tour et de sa lutte permanente contre la prise de poids : ” Le Tour approchant, ma puissance en watts ne cessait de monter et mon poids de baisser. A la mi-juin, les signes devenaient palpables. D’abord, mes bras étaient si maigres que les manches de mon maillot flottaient dans le vent ; je les sentais battre contre mes triceps. Ensuite, j’avais mal quand je m’asseyais sur les chaises en bois de notre salle à manger. Je n’avais plus un gramme de graisse, ma peau devenait plus fine, transparente ; Haven disait qu’elle commençait à deviner les contours de mes organes internes. Et pour couronner le tout, mes amis me disaient que j’avais une tête épouvantable – je n’avais que la peau sur les os. Pour moi, c’était un compliment. J’y étais presque.”

 

Bonne lecture à vous !

A+

Séb

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