Compte rendu de ma 3 eme cyclo de montagne de la saison 2018 – Dimanche 1 er juillet : la JPP !
Je m’étais régalé en 2017 sur la cyclo sportive JPP l’année dernière, la cyclo organisée par l’ancien pro de football Jean-Pierre Papin, la cyclo JPP 9 de Coeur, au profit d’une association pour enfants. Je m’étais promis d’y revenir très vite, le parcours m’avait convenu, une succession de cols ourts ou de côtes ou je m’étais classé 38 eme une semaine avant l’étape du Tour 2017 de l’Izoard ! En vacances près d’Annecy à nouveau, nous sommes à une heure de route de CLuses, lieu de départ de la JPP …
Inscription faite une 15 aine de jours avant, ce qui me permettra d’avoir un dossard personnalisé, c’est toujouts plus sympa qu’un simple numéro quand tu es dans un paquet …
La déception du Ventoux …
Il y a 15 jours je m’étais aligné sur la Santini Ventoux qui devait m’emmener au sommet du géant de Provence après 135 kms de course et…. après 12 kms seulement de cyclo, je me suis retrouvé sans roue avant, ou plutôt avec une roue avant qui ne tournait plus, un rayon cassé et roue complètement voilée qui freinait à mort ! Grosse déception pour moi après des dizaines d’heures de préparation de ma saison, même si on sait que les chutes et casses matérielles font partie de ce sport ! Au moins je ne suis pas tombé, simple casse matérielle sur accrochage et chute devant et autour de moi, la saison n’est pas compromise ! Je suis quand même monté au sommet du Ventoux, par Bédoin en 1h34, même si c’était en montée sèche, cela me rassure sur ma forme et m’a permis de me confronter à quelques pentes sévères du mont chauve en guise d’entrainement au seuil …
Au menu de la JPP 2018 : Ramaz, Joux Plane …
C’est donc avec les crocs que je me présente au départ de la JPP 2018. Après avoir pris connaissance du parcours (une fois inscrit LOL) je m’aperçois qu’il a bien changé : toujours départ de Cluses, mais exit le parcours casse patte de 2017 avec des bosses courtes à répétition … Je me suis inscrit sur la parcours Médio, 115 kms, bien suffisant une semaine avant l’étape du Tour de cette année. En guise de mise en jambe le parcours 115 propose du lourd cette année : le col de la Ramaz, le col de l’Encrenaz, le col de Joux Plane (depuis Morzine) et enfin, la montée finale sur la station des Arraches par Morillon, soit près de 3000 m de dénivelé positif !
Certes Joux Plane n’est pas monté comme je l’avais fait sur l’EDT 2016 par Samoens avec ses terribles pourcentages, ce coté Morzine est plus abordable mais le col de la Ramaz, première ascension est un foutu morceau ! Quand on arrive dans les tunnels des paravalanches, la pente dépasse les 10 % il me semble pendant un long moment : ça va faire mal d’entrée de jeu !
A noter que sur le grand parcours de 135 kms, le menu est corsé par Joux Verte, histoire d’approcher les 3700 de D+ ! Je n’ai toujours pas assez de temps à mon goût pour prétendre être compétitif sur des distances pareilles, et quand j’ai le choix, je préfère m’aligner sur le parcours medio fundo : j’aime me faire plaisir à faire la course sur ces cyclos ou l’esprit reste différent des courses fédérales tout en donnant la possibilité à chacun de s’exprimer selon son potentiel ou ses capacités ! Excellent compromis à mon goût.
Des têtes connues ?
Au petit matin, après avoir récupéré mon dossard vers 07h00 je suis assez tôt dans mon sas de départ du médio et en me retournant je reconnais Thierry avec qui j’avais passé un moment à la pasta party de la Time il y a 1 mois. Nous avions passé un moment sympa à discuter ensemble début juin et nous nous retrouvons à nouveau alignés sur ce parcours médio de la JPP et à 3 mètres l’un de l’autre en train de patienter jusq’au départ ! Nous échangeons quelques mots sur nos dernières cyclos et l’état de forme du moment…
Le speaker nous apprend que le départ sera neutralisé pendant quelques kilomètres, le temps de sortir des différentes agglomérations : la route est ouverte et plusieurs centaines de coureurs s’élançant dans les rond point avec des voitures en face n’est pas chose aisée !
Nous partons 10 mn après le grand parcours ou 135 courageux vont en découdre ! Départ rapide comme souvent, Thierry est pas mal affuté, coureur du grand Bornand, je me dis que sa roue est peut être intéressnate à prendre !
Nous gérons ce départ neutra et à l’approche de la première bosse, je le vois remonter l’air de rien vers les premières positions : je fais de même et les premières bosses du parcours sont entamées aux environs de la 30eme position ! Nous sommes dans une bosse qui nous amènera ensuite au pied du col de la Ramaz et même si la bosse est montée rapidement, le paquet n’explose pas complètement … En tous cas, je ne me retourne pas pour regarder mais nous sommes bien encore 40 à 50 je dirai ! Nous avalons ces bosses en 5 mn, dont l’une pour moi à 291 w de moyenne et un pic à presque 500 watts !
Au moment ou cela semble temporiser un peu en arrivant au sommet de la bosse, j’entends un coureur proche dire à son voisin : “ça sort, ils vont faire la descente !” et je les vois tous les deux en remettre une louche, probablement pour aller les chercher. Je vois toujours Thierry quelques positions devant moi, personne d’autre ne semble s’affoler. Ce n’est pas moi qui vais faire l’effort pour aller les chercher, il me faut gérer, nous n’avons pas encore passé le premier des 4 cols de la journée (3 vrais cols + la montée des Arraches) !
La course est belle et bien partie cette fois et je vois les escarmouches se produire les unes après les autres, cela nous fait exploser, lentement mais sûrement. Ou en tous cas si cela ne fait pas exploser les coureurs, cela fait bien exploser le paquet que nous étions : cela devient du chacun pour soi dans la Ramaz et je laisse filer les plus forts en me disant vu mon capteur qu’il ne serait pas raisonnable d’essayer de les accrocher !
Je connais ce col pour l’avoir reconnu en juin 2016 avant ma première étape et je sais ce qui nous attend du coté des paravalanches ! Des passages costauds avec des pentes à 11 ou 12 % il me semble …
Je prends mon rythme et bascule en 27 eme position au sommet de ce premier col. Les pentes sévères m’ont un peu entamé mais j’ai géré malgré tout ces 40 mn d’ascension à presque 260 watts de moyenne.
Deux ou trois coureurs reviennent sur moi au pied de l’Encrenaz et nous le montons à un faux train, pas très méchant : la transition est courte entre les deux cols et pas certain qu’ils aient eu beaucoup le temps de s’alimenter eux non plus. Dans la Ramaz, j’ai explosé un gel en l’ayant mal ouvert et j’ai du gel au coca partout : sur mon cadre, sur le guidon, le cuissard, un carnage … On dirait ma fille Jade de 6 ans qui aurait essayé de l’ouvrir et en aurait mis partout (…) , j’essaie d’essuyer un peu tout ça au fur et à mesure mais mes cocotes sont grave engluées …
Il est environ 10h30 et le soleil cogne déjà dur dans cette première partie du parcours. Je n’ai pas vraiment idée de ma place à ce moment là mais je me dis qu’il vaut mieux perdre 30 secondes à chaque ravitaillement pour remplir mes deux bidons que perdre 5 à 10 mn dans les prochains cols parce que je suis cuit, déshydraté ou que je me chope des crampes. Pas de mal de concurrents autour de moi qui jouent le classement ont des suiveurs ou amis qui leur passent des bidons, ce n’est pas mon cas et je gère ma course en totale autonomie ! Les volontaires sont d’ailleurs parfaits et d’une efficacité rare. Ils me remplissent mes bidons d’eau et de boisson énergétique les uns après les autres très rapidement tout au long du parcours et me permettent de revenir quasiment chaque fois rapidement sur mes compagnons de course !
Au pied du col de Joux Plane je met seulement quelques centaines de mètres à revenir ainsi sur un coureur que j’accompagnerai jusqu’au sommet. Nous avons passé notre temps à chercher l’abri des arbres pour nous mettre à l’ombre le plus possible dans cette 3 eme ascension. Dès que la visibilité sur cette route ouverte nous le permet, nous coupons la route et nous collons à l’extrême gauche de la chaussée sur une bande d’un petit mètre qui reste à l’ombre des sapins !
Je monte ce col de Joux Plane depuis Morzine en 40 mn et c’est soulagé que nous arrivons enfin au sommet à
1700m avec cette vue magnifique sur le lac d’altitude …
La descente de ce col est difficile à négocier, les virages nombreux et le bas particulièrement est délicat, les signaleurs volontaires nous sécurisent autant que possible les carrefours, ils font un super boulot et ne manquent pas de nous avertir des différents dangers que nous rencontrons au fur et à mesure. Un gars qui descend trop vite à mon goût fait sauter ses bidons sur une vilaine bosse dans un virage étroit et en est quitte pour un demi tour et ramasser son bidon, encore précieux d’ici le sommet à la station des Arraches !
Nous avons quelques kilomètres de plat à parcourir entre les deux dernières ascensions et je fais cause commune avec un jeune cuissard et maillot rouge, je n’ai retenu son nom et le regrette pour le remercier : nous nous relayons et il envoi des putains de relais à plus de 40 km/h. Quand je le relaie, je ne me prive pas de lui faire remarquer au passage : j’étais à 42 km/h dans sa roue ! “T’es un putain de rouleur” que je lui dit en le remontant et prenant ma part de travail !
Nous enchaînons ainsi quelques kilomètres à un bon train à près de 34 de moyenne à 2 : nous reprenons plusieurs gars de notre parcours qui sont à l’arrêt par rapport à nous deux, aucun ne veut ou peut prendre notre relais … S’il me lit, je remercie ses talents de rouleur, nous avons repris plusieurs concurrents et avons bien collaboré, ça fait plaisir !
Nous entamons un long faux plat aux abords de la dernière montée et force un peu le train, mes jambes sont bonnes : je ne demande pas le relais à mon camarade, mon gabarit est plus adapté à cet effort que le sien. Je monte lentement dans les watts, aux alentours de 240/250 sur mon Garmin et en me retournant pour voir s’il suit : plus personne ! Je comprends mieux l’absence de relais depuis quelques centaines de mètres !!! A cette cadence, je peux tenir plus d’une heure sans aucun problème, à voir si après quasi 4 heures de course j’y parviens encore…
J’entame ainsi la montée finale en haussant encore un peu le ton, ouvre mon maillot pour avoir un peu de fraîcheur et je vois quelques dossards de la même couleur que le mien : ce sont quelques places à gagner ! Certains ont l’air bien entamés et sont incapables de prendre ma roue. Un seul tiendra quelques encablures pour finir par lâcher. Il faut dire que j’ai vraiment de bonnes jambes sur ce final, je passe la côte dite des Arraches à 243 watts sur ses 5 kilomètres et je finis les 600 derniers mètres à 6% à plus de 280 watts !
Il nous faut basculer dans la station et zig zagguer un peu pour passer la ligne après un ultime raidard mais personne n’est immédiatement derrière moi, j’envoi 5 ou 600 watts sur quelques secondes pour le plaisir ! J’en ai fini et … surprise, comme sur la Time il y a un mois, je vois le vainqueur du grand parcours passer la ligne quelques secondes dans mon dos : le même vainqueur !!!
Je retrouve à l’ombre Thierry que j’avais vu partir dans la Ramaz, il finit une dizaine de minutes devant moi et attrape la 4 eme place catégorie.
Je suis classé 19 eme au scratch, 6 eme catégorie : c’est un excellent résultat après la Time et y trouve là une récompense de tous mes efforts depuis la fin de saison dernière. Le podium catégorie fait 2/3/4 au scratch, je ne vais pas y arriver tout de suite là LOL ….
Pas de crampes, une bonne gestion, y a plus qu’à faire la même sur l’Etape 2018 (…)
Pensez à bien vous hydrater sur ces cyclos de montagne, s’arrêter pour faire le plein des bidons est dans ces conditions, avec de bonnes jambes, une stratégie payante pour réussir un bon classement !
A+
Faites gaffe sur la route
Séb
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