Sep 14

Lexique du cycliste

salut tous,

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un recueil d’expressions purs jus du cyclisme, à conseiller aux néophytes comme aux nostalgiques

 

 

A

ACCORDÉON ne plus arriver à suivre un paquet, puis réussir à le rattraper, puis se faire lâcher de nouveau, etc. Synonyme : faire l’élastique

ALLER AU BOUT les démarrages successifs des coureurs pour tenter de lâcher les autres sont souvent vains. De temps en temps, l’un d’entre eux arrive à se détacher des autres. Il va au bout, ou ils vont au bout si c’est une échappée à plusieurs, jusqu’à la ligne d’arrivée qu’ils passent en tête.

 

ALLUMER LA MECHE tenter de faire exploser le groupe en faisant des accélérations pour lâcher les moins rapides, les faire exploser.

ALLUMER LES PHARES un cycliste dopé, à une certaine époque, avait les pupilles agrandies à cause des produits interdits qu’il avalait, il avait donc « allumé les phares ». Mais ça “c’était avant”

APPRENDRE LE MÉTIER coureur cycliste est un métier qui s’apprend.. Une erreur alimentaire, ou un effort trop important, avec ses conséquences immédiates, souvent désagréables, permet d’apprendre le métier, c’est-à-dire à ne plus renouveler la même erreur.

ASSURER LE TRAIN celui qui assure le train est en tête du groupe et les autres se mettent à l’abri derrière lui.

AUTOBUS dans les étapes de montagne, pour ne pas être hors délais, les moins bons grimpeurs se regroupent dans l’autobus ou grupetto (“petit groupe” en italien). Ils sont souvent hors du délais maximum mais plus ils sont nombreux et plus il y a de chance que les juges décident de leur permettre de continuer la course, sauf à décimer le peloton.

 

AVALER UNE BOSSE monter un côte à très belle allure.

AVOIR LA GICLETTE être en capacité de faire des accélérations

AVOIR LA SOCQUETTE LÉGÈRE : être en forme

AVOIR LE COMPTEUR BLOQUÉ être au maximum de la vitesse possible. Dans la montée des cols, les vitesses des uns et des autres sont très variables, et tous ont le compteur bloqué.

AVOIR LE COUP DE JARRET être en forme.

AVOIR LE COUP DE PÉDALE se dit d’un cycliste dont le style est fluide. Au contraire, celui dont le style est heurté, qui donne l’impression de forcer, pédale carré, scie du bois, pédale avec les oreilles ou les épaules…

AVOIR LES GROSSES CUISSES des efforts violents et répétés, surtout sur plusieurs jours, peuvent provoquer un afflux de sang dans les muscles qui sont subitement saturés et douloureux. Par extension, exprime un état de grande fatigue musculaire.

AVOIR UN BON DE SORTIE ceux qui ne sont pas des dangers au classement pour les leaders dans les courses à étapes peuvent tenter une échappée sans que les autres équipes leurs courent après, ils ont un bon de sortie. Un bon de sortie est aussi donné pour aller faire la bise à sa famille si on est un régional de l’étape, ou un leader peut autoriser un équipier à rouler pour lui-même au lieu d’être à son service.

 

AVOIR UN COUP DE POMPE grosse fatigue, parfois provisoire. Voir hypoglycémie.

B

BÂCHER synonyme d’abandonner pour un coureur. Quand on s’arrête, surtout si on est en sueur, il est conseillé de se couvrir aussitôt, de bâcher. Se dit aussi chez les non compétiteurs quand on enfile un imperméable (bâcher), ou quand on l’enlève (débâcher). Se produit souvent quand la météo est aux averses. Bâcher et débâcher, c’est toujours s’arrêter.

 

BASCULER passer le haut du col et aborder la descente, et par extension le point culminant d’une difficulté.

BORDURE les cyclistes ne sont pas toujours tellement plus bêtes que les oies migratrices et autres oiseaux migrateurs. Par fort vent latéral, le premier du groupe fait le travail en luttant contre le vent. Le second se protège du vent en se décalant d’autant plus que le vent est de face. Le troisième fait de même, etc., Le peloton est donc organisé comme un demi-groupe d’oies rejoignant le soleil en se disposant en éventail. La bordure se pratique en course, le peloton peut se disposer ainsi parce que toute la largeur de la route est disponible. La taille de la bordure est cependant limitée par la largeur de la route, qui a des bords. Ceux qui ne parviennent pas à se protéger dans la bordure de tête peuvent perdre de précieuses minutes dans une étape a priori sans difficulté majeure. Ils sont victimes de la bordure.

BORDURER serrer contre le bord de la route, notamment pendant les sprints. Peut donner lieu à des explications très franches à l’arrivée, quelquefois un peu comiques car les coureurs cyclistes ne sont pas toujours très doués pour la bagarre de rue.

BOUCHER LE TROU réussir à rejoindre celui ou le groupe qui précède, le plus fréquemment au prix d’un gros effort qui pourra laisser des traces.

 

BOURIN le cycliste, souvent sans expérience, qui tente désespérément de suivre une allure trop vive pour lui est un bourin. Les intellectuels sont parfois de bons bourins. Habitués à être les premiers de la classe, et ne sachant pas gérer leur organisme dans l’effort prolongé, ils ne réfléchissent plus et roulent par orgueil. En général, le bourin fatigue vite, faute d’entrainement et de technique. Synonyme : patapon. Si le cadre sait écouter ou juste observer l’ouvrier, il peut s’extirper de son état de bourin. Se dit aussi d’un costaud qui croit que la force suffit, et finit immanquablement par s’épuiser, au contentement du malin qui gère ses efforts sur la durée.

BRACASSE grand développement.

 

BRAQUET rapport entre le nombre de dents du plateau avant et le nombre de pignons à l’arrière, s’écrit le plus souvent sous forme fractionnaire : 42/18 par exemple, et plus rarement décimale : 2,33. Le développement s’obtient en multipliant le braquet par la circonférence de la roue, par exemple : 2,33*2,1=4,90 mètres. Idéalement, nous devrions avoir à peu près tous les mêmes braquets et des diamètres de roues différents en fonction de notre hauteur d’entrejambe, mais ce serait très complexe pour les industriels et les distributeurs. En réalité, les industriels ont imposé leurs normes et les étagements de pignons ne sont pas assez variés pour s’adapter à des pratiques, des âges, des forces et des cadences de pédalages très variés.Ne pas pouvoir « emmener le braquet » est tenter d’utiliser un trop grand développement pour la circonstance et tourner les pieds trop lentement, en force.

BRAQUETS D’ASMATHIQUE les petits braquets sont nommés « braquets d’asmathiques » par les coureurs qui les considèrent avec dédain, quand le cyclo touriste cherche lui souvent plus petit.

C

CAPITAINE DE ROUTE cycliste expérimenté en charge de la conduite de l’équipe. En compétition, les oreillettes ont diminué son rôle. Il lui revient aussi d’être attentif aux autres, le capitaine doit donc pouvoir aussi compter sur des lieutenants, car il n’a que deux yeux, surtout si le groupe est important.

CHASSE-PATATE position inconfortable du coureur qui se retrouve seul, entre deux groupes, donc sans abri. Il a alors deux solutions, tenter de rejoindre le groupe qui le précède, ou attendre le groupe suivant. Le dilemme est souvent cornélien. Soit il doit faire un très gros effort qui va le fatiguer et diminuer ses chances d’être dans le coup pour les accélérations finales, soit il accepte de prendre du retard par rapport à la tête de course.

CHASSER rouler le plus vite possible pour tenter de rejoindre un groupe ou un individu parti devant. Le coureur en chasse-patate se voit contraint de chasser, ou d’attendre le groupe suivant. il se retrouve le derrière entre deux chaises !

CHAUDIÈRE :  « dopé ».

CLASSE qualité intrinsèque du cycliste particulièrement doué, doté de capacités athlétiques au-dessus de la moyenne.

 

CLIENT cycliste particulièrement doué. Il est souvent inutile de jouer à la petite course avec un client, sauf à vouloir se mettre minable. Voir classe. Se dit souvent d’un courreur seul qui reviens sur un paquet échappé: on a affaire à un client !

COCOTTES leviers de freins dont la partie supérieure est recouverte de caoutchouc sur les cintres de vélo de route. Elles permettent d’y reposer les mains. Le cycliste roule souvent « les mains aux cocottes ».

COINCER ne plus avoir assez de force pour appuyer sur les pédales, ce qui peut se produire dans une forte montée, avec un braquet trop grand, ou en raison d’un état d’épuisement. On peut alors monter à pied, choisir un autre itinéraire, et, dans l’autre cas, s’arrêter pour boire et manger, ou même piquer un petit somme (…)

COUP DE CUL montée brève et à fort pourcentage. Certaines courses ou parcours sont des successions de coups de cul !

COUP DE GRISOU être victime d’un subi coup de fatigue.

COUP DE MANDOLINE gros coup de fatigue.

 

D

DANSEUSE quand il n’est pas assis sur la selle, le cycliste est en danseuse, debout sur les pédales. Cette technique a ses avantages, et ses inconvénients. Les grimpeurs la pratiquent avec aisance et naturel. NB : on parle alors de style “contadoresque” des dernières années !
Les rouleurs préfèrent monter assis à l’arrière de la selle. Les voyageurs à vélo, avec leurs selles larges et leurs multiples sacoches, pratiquent beaucoup moins la danseuse que les coureurs, sauf quelques grimpeurs naturels dont c’est la manière privilégiée de franchir les pentes.

DESCENDRE COMME UN FER À REPASSER se dit d’un cycliste maladroit en descente, ou qu’une chute a rendu très prudent. « Ceux qui descendent comme des fers à repasser jouent les quilles et crient quand on les dépasse ».

DESCENDRE COMME UNE CAISSE À SAVON synonyme : descendre comme un fer à repasser. La technique de descendeur s’apprend, le plus souvent par l’observation de ceux qui se débrouillent.

E

ÉCRASER LES PÉDALES appuyer fortement sur les pédales. Eddy Merckx écrasait les pédales, Jacques Anquetil les caressait. L’un et l’autre étaient très efficaces. Chacun son style.

EN GARDER SOUS LA PÉDALE limiter ses efforts en prévision de ceux à venir. Synonyme : en garder sous le pied.

EN GARDER SOUS LE PIED rouler en dedans de ses moyens pour ménager l’avenir. « Garde-sous-le-pied » est une surnom entendu dans les pelotons.

ENRHUMER SES ADVERSAIRES rouler si vite que, lors du dépassement des concurrents, il ressentent un gros courant d’air.

E.P.O. eau potable ordinaire, la seule boisson qui soit indispensable. Ironique. L’origine est en est l’usage de l’érythropoïétine (EPO), hormone qui entraîne l’augmentation des globules rouges dans le sang, et donc la quantité d’oxygène alimentant les muscles, par des compétiteurs tricheurs. cf les scandales Festina et Armstrong, les plus gros scandales de dopage des années passées, l’EPO régnait alors sur le peloton!

epo

ÊTRE À LA PLANCHE le cycliste qui fait un effort, notamment solitaire, aura tendance à se coucher sur sa machine, son dos sera presque à plat, il sera alors à la planche.

ÊTRE À LA RAMASSE ne pas être en forme, en-dessous de ses possibilités habituelles.

ÊTRE À LA RUE se dit d’un cycliste très fatigué qui ne peut plus suivre le rythme et est lâché par le groupe. Synonyme : être à la campagne, dans la pampa, finir tard dans la nuit.

ÊTRE À PIED très grosse fatigue qui donne le sentiment que le coureur n’avance pas plus vite à vélo que s’il marchait. Les sprinters parfois sont à pied dans les longues montées de col.

 

ÊTRE AFFÛTÉ avoir la minceur requise pour être en forme, indispensable aux coureurs, ne fait pas vraiment partie des préoccupations du voyageur à vélo, même si le surpoids le guette en principe plutôt moins que le reste de la population puisqu’il fait des efforts modérés prolongés. Le cyclotouriste, en prenant de l’âge, peut ne pas grossir des bras, dont il a juste la quantité suffisante pour tenir le guidon, mais il fait du gras autour de la ceinture et sur les muscles qu’il a développé, dont les fessiers, il n’est plus affûté et a le profil d’une bouteille de Perrier, qui est une boisson très recommandable.

ÊTRE CRAMÉ synonymes : être cuit, être mort, être à la rue, être dans la pampa, décalqué.

ÊTRE CUIT ne plus pouvoir avancer en raison de la fatigue.

ÊTRE DANS L’ALLURE pouvoir suivre le rythme du groupe sans difficulté.

ÊTRE DANS LA BONNE sous-entendu « la bonne échappée ». Dans une course plusieurs échappées sont tentées, la bonne est celle qui va jusqu’à la fin du parcours, au bout.

ÊTRE DANS LA GALÈRE quand la fatigue est grande, quand il pleut très fort, ou qu’il fait froid, ou que la pente est longue et forte, dans toutes les situations particulièrement difficiles, le cycliste est « dans la galère ».

ETRE DANS LA MAFIA faire partie d’un groupe composé des membres d’équipes différentes, qui ont ponctuellement un intérêt commun et s’allient. Certains ex courreurs pro se sont fait coincer à cause de virements bancaires pour acheter une course, pratiques dignes de la Mafia…

ÊTRE DANS LA PAMPA, dans la galère, seul, proche de l’abandon. La pampa est une plaine immense, déserte et sans abri.

ETRE DANS LE COFFRE le coureur reste au plus près de la voiture qui est juste devant lui pour profiter de l’aspiration. Pratique inconnue du cyclo campeur qui préfère rouler le plus loin possible des engins à pétrole bruyants, puants et dangereux.

ÊTRE DANS LE VENT se produit quand un groupe accélère et que le cycliste, surpris ou incapable de suivre la vitesse imposée, ne bénéficie plus de l’abri du paquet. Synonyme : largué.

DÉCALQUÉ synonyme : épuisé

ÊTRE FACILE synonymes : rouler d’une jambe, avoir la socquette légère, avoir la socquette en titane

ÊTRE GRILLÉ être allé au bout de ses forces et ne plus disposer de réserve d’énergie.

ÊTRE LARGUÉ ne plus pouvoir suivre lors d’une accélération. Synonyme : sauter.

ETRE SUR LA PLAQUE ou MONTER SUR LA PLAQUE : rouler en utilisant le grand plateau

ÉVENTAIL voir “bordure”.

EXPLOSER se sentir subitement dénué de toute énergie, ce qui arrive quand on reste dans la zone rouge.

F

FAIRE DU JUS à l’approche d’une difficulté, le cycliste tourne les pieds un peu dans le vide sur un rythme un peu plus élevé, pour réoxygéner les muscles. Il “fait du jus” pour avoir la capacité d’accélérer dans la montée. Se dit aussi de la coupure de la charge avant une grande compétition, on fait du jus, de l’énergie.

ROULER COMME UN AVION être en capacité de maintenir une vitesse appréciable sans difficulté.

FAIRE L’ÉLASTIQUE synonyme : faire l’accordéon.

FAIRE LA LESSIVE faire des accélérations successives. Se pratique pour se débarrasser d’adversaires un peu inférieurs en capacité ou pour fatiguer des adversaires qu’un coéquipier larguera un peu plus loin. Spécialité des US postals ou SKY dans les cols: on monte au train et on lessive le groupe !

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FAIRE LE MÉNAGE synonyme : faire la lessive.

FAIRE LE MÉTIER s’astreindre à suivre scrupuleusement les règles de préparation, particulièrement en début de saison.

FAIRE LE TRAIN rouler en tête du groupe et protéger les autres.

FAIRE LE TROU réussir, au prix souvent d’un gros effort, à créer suffisamment d’espace avec les poursuivants pour qu’ils aient beaucoup de mal à revenir.

FERMER LA PORTE empêcher un adversaire de s’échapper en ne laissant pas d’espaces pour passer devant. Souvent lors des sprints, à la limite du tassement dans les barrières …

FLINGUER faire des accélérations répétées pour tenter de lâcher les autres.  Courant dans le final d’une course au sein d’un groupe en tête de course.

FRINGALE synonyme d’hypoglycémie. Le cycliste n’a pas plus assez de sucre dans le sang et ses forces l’abandonnent. Ça peut être spectaculaire. Il devient tout vert, et s’arrête exténué. Il attrape un morceau de sucre dans sa sacoche, l’avale sans même enlever le papier d’emballage, et, miracle, il repart aussitôt. S’il avait été plus économe de ses moyens, et plus attentif à sa nourriture et son hydratation, ça ne lui serait pas arrivé. Il lui faut apprendre le métier.

FROTTER dans un groupe compact, près de l’arrivée par exemple, les coureurs sont très près les uns des autres, et celui qui veut se frayer un chemin vers les avant-postes doit pousser un peu les autres, il frotte. Nécessaire quand la porte est fermée pour revenir aux avants-postes. Les sprinters savent très bien frotter, ce qui n’empêche pas des chutes parfois spectaculaires.

FUMER LA PIPE (OU LE CIGARE) un cycliste qui roule à l’aise, sans se fatiguer, qui, par exemple, monte une côte avec aisance, grimpe en fumant la pipe (ou le cigare).

G

GICLER démarrer très rapidement pour tenter de distancer les autres coureurs.

GREGARIO, GREGARI “équipier-s” en italien. Le gregario se sacrifie pour son leader en le protégeant, en se mettant devant lui pour lui couper le vent, quitte à exploser ensuite pour laisser les gros s’expliquer entre eux. Il se laisse aussi glisser à l’arrière du peloton pour aller chercher les bidons, ou l’imperméable s’il pleut, auprès de la voiture du directeur sportif. Chez les touristes à vélo, point de gregario, de serviteur, la république est égalitaire, l’objectif étant est d’arriver ensemble, ce qui change tout.

 

GRUPETTO vient de l’italien “petit groupe”, synonyme : autobus.

J

JETER LE VÉLO SUR LA LIGNE tout à la fin du sprint, pour franchir la ligne d’arrivée le premier, l’arrivée se jugeant sur la première roue, le sprinteur tente parfois un coup de rein pour faire la différence.

L

LANCER LE SPRINT en fin de parcours, tout le monde a sa part de fatigue. Tactiquement, le moment exact où démarrer le sprint suppose une grande lucidité et donc une évaluation fine de ses propres capacités et de celles de ses adversaires en fonction des conditions de course : sens et force du vent, pente, largeur de la route, etc., mais aussi du bluff que les adversaires peuvent avoir fait pour faire croire qu’ils sont fatigués.

LARGUER se débarrasser d’un adversaire.

LIGNE DE CHAINE les vélos des cyclistes ont presque tous deux voire trois plateaux accrochés aux pédales et de sept à onze pignons derrière. Respecter la ligne de chaîne consiste à ne pas relier avec sa chaîne, par exemple, le plus petit plateau devant qui est à gauche avec le plus petit pignon derrière qui est à droite ; la chaîne est alors en diagonale. Souvent ça frotte quelque part, et ça entraîne une usure prématurée la chaîne. De telles diagonales sont la preuve d’une mauvaise maîtrise des rapports entre plateaux et pignons par ignorance ou désinvolture, et sont parfois appelées “lignes de chaîne d’ivrogne”.

 

LOCOMOTIVE cycliste capable de mener belle allure pendant un temps très long. En général, les autres se mettent derrière lui pour profiter de son abri, du train qu’il est capable d’emmener et constitutent les wagons qui s’accrochent à cette loco.

M

 

MARQUER À LA CULOTTE expression qui vient des sports collectifs. Consiste à rester juste derrière un adversaire afin d’éviter qu’il prenne de l’avance, ou pour lui signifier qu’il est surveillé de près.

METTRE LA FLÈCHE abandonner la course, discrètement, sans attendre la voiture-balai et en rejoignant directement l’hôtel par exemple. Peut se dire aussi dans un peloton du dimanche où un participant voyant qu’il ne pourra suivre le rythme jusqu’à la fin préfère prendre une route différente de celle prévue et rentrer discrètement sans prévenir les autres. Manifestation d’orgueil.

METTRE LA PLAQUE mettre le grand plateau, adopter un grand développement pour tenter de se débarrasser d’un adversaire en faisant une accélération. Synonymes : grande assiette, grande soucoupe.

METTRE TOUT À DROITE utiliser le plus grand développement possible, le grand plateau devant et le plus petit pignon derrière, pour aller le plus vite possible. « Au début de la descente, mettez tout à droite ».

METTRE TOUT À GAUCHE utiliser le plus petit développement possible, en associant le petit plateau de devant (qui est à gauche quand on le regarde d’au-dessus en étant assis sur le vélo) et le plus grand pignon derrière (qui est également à gauche), pour franchir une difficulté. « Attention à la bosse après le virage, c’est un mur, mettez tout à gauche pour ne pas rester plantés. »

METTRE UNE DENT DE PLUS les conditions étant faciles, le cycliste peut mettre une dent de mieux, en adoptant un développement plus grand. Il met sa chaîne sur un pignon plus à droite. « Mettre une dent de moins » est synonyme puisque c’est un rapport, une division. Voir « braquet ».

METTRE UNE DENT DE MOINS nous revoilà dans le paradoxe des rapports. Quand les conditions sont bonnes, le cycliste positionne sa chaîne sur un pignon plus petit. Il adopte donc un développement plus grand. « Mets une dent de moins » est synonyme de « accélère ».

MONTER À SA MAIN gravir la pente sans forcer ni chercher à arriver en tête.  

MOULINER DU BRAQUET synonyme de « moudre du braquet ».

MUR synonyme de côte à très forte pente, celui de Grammont est le plus célèbre (moyenne 9,2%, maxi 20%).

N

NE PAS POUVOIR MONTER UN PONT D’AUTOROUTE. Les pentes étaient rabotées hier pour les trains, elles le sont aujourd’hui pour les voitures sur autoroute. Ces expressions désignent un cycliste qui a des difficultés pour monter une faible pente. Les pistards sont plus lourds que les routiers, comme les coureurs de 100 m sont plus lourds que les marathoniens. Florian Rousseau, grand champion sur piste, se moquait de lui-même en disant qu’il ne pouvait monter un pont de chemin de fer.

NE PAS SENTIR LES PÉDALES dans une forme éblouissante, le cycliste ne fait aucun effort pour avancer, il ne sent pas les pédales. Il convient de se méfier de cet état de grâce, sorte d’ivresse qui peut être annonciatrice d’un méchant coup de mou.

P

PAQUET rouler en groupe. Terme un peu péjoratif par opposition à peloton qui est en principe mieux organisé. Le voyageur à vélo, n’étnat pas adepte des groupes compacts, désigne parfois les paquets et pelotons sous le terme de “troupeau”, car lui se considère comme un individu libre.

PARTIE DE MANIVELLES sortie  particulièrement tonique où les accélérations se succèdent ou échappée au rythme remarquable.

PASSER PAR LA FENÊTRE se faire éjecter d’un groupe, en étant incapable de suivre les démarrages.

PÉDALER AVEC LES OREILLES à partir d’un certain degré de fatigue, le corps se désarticule, le cycliste bascule alternativement à gauche et à droite pour accompagner le rythme trop lent de son pédalage, il « pédale avec les oreilles ». Synonymes : piocher, scier du bois, avoir la gueule de travers.

PÉDALER CARRÉ avoir un style heurté, sans fluidité. Se dit de ceux qui ne savent pas effacer le point mort par le jeu de cheville.

PELOTON coureurs qui roulent ensemble, proches les uns des autres pour se protéger mutuellement. Le peloton est très utile, surtout en plaine. En montagne, la résistance du vent étant moins importante que celle de la pente, le peloton a moins de raison d’être. Les cyclos du dimanche roulent aussi en peloton.

peloton

PERCER lors d’une crevaison, on ne crève pas, on perce, peut-être pour éviter la confusion entre « j’ai crevé » (une roue) et « je suis crevé » (je suis très fatigué).

PIOCHER en cas de fatigue, c’est aussi le cas des patapons, le cycliste a tendance à accompagner chaque appui sur la pédale d’un mouvement d’épaule et de tête d’arrière en avant, il pioche. Synonyme : scier du bois.

PLANTER UNE MINE ou METTRE UNE MINE :  faire une accélération subite et brutale.

PRENDRE LE BON WAGON faire le choix du bon groupe pour aller le plus vite possible dans les meilleures conditions.

PRENDRE LE VENT se retrouver sans abri, souvent lorsque la course s’organise en éventail ou bordure.

PRENDRE UN ÉCLAT ne plus pouvoir suivre le rythme, avoir un coup de fatigue, de pompe, de buis.

R

RAIDARD côte brève mais particulièrement difficile. Synonyme : mur, crinquette.

RAT, RATON synonyme : suceur de roue.

RATONNER certains cyclistes profitent des efforts des autres et préfèrent rester à l’abri plutôt que prendre des relais et faire leur part du travail. Ils attendent le bon moment pour placer leur effort

RESTER AU CHAUD le cycliste qui ne quitte jamais l’abri du groupe reste au chaud. Il peut n’être pas apprécié dans le groupe, parce qu’il ne fait pas d’efforts. Parfois, quand quelqu’un est fatigué, pour qu’il ne ralentisse pas les autres, il lui est conseillé de rester au chaud.

RESTER DANS LES ROUES, synonyme de rester au chaud.

ROULER avancer à bonne allure. “On a bien roulé” veut dire que le groupe a avancé à une allure suffisamment rapide. “Il ne roule pas” signifie qu’un cycliste n’avance pas assez vite.

ROULER À LA PAPA avancer bien tranquillement en faisant le minimum d’effort. Synonyme : rouler en facteur.

ROULER À SA MAIN rester strictement dans son rythme, sans se fatiguer. Peut vouloir dire qu’on va plus vite que les autres involontairement, et dans ce cas c’est une mauvaise excuse, quoiqu’on ait le droit de se faire plaisir. Se produit aussi quand on ne peut suivre le rythme du groupe, on se laisse lâcher, et c’est alors une sage décision.

 

ROULER EN FACTEUR faire le moins d’efforts possible. C’est injuste à l’égard des facteurs, qui promènent un poids important par tous les temps. C’est utile pour se remettre d’un effort. Synonymes : roulotter, rouler à la papa. => partir en facteur signifie aussi partir l’air de rien, en faisant semblant de ne pas accélérer mais tout en prenant le large ! “Il est parti en facteur !”

 

S

SALER LA SOUPE : se doper.

SAUTER DANS LA ROUE lors d’un démarrage violent, pour ne pas perdre de terrain et bénéficier de l’aspiration de celui qui accélère, le coureur saute dans sa roue, en conservant sa roue avant le plus près possible de la roue arrière de celui qui est devant.

SAUTER ne plus pouvoir suivre lors d’une accélération. Synonyme : être largué.

SAUTER UN ADVERSAIRE quand un coureur arrive de l’arrière il passe très vite à côté de celui qu’il rattrape et dépasse, sans même lui jeter un regard, il le saute.

SCIER DU BOIS tenter d’aller vite en utilisant de gros développement sans en avoir les moyens physiques. Le buste monte et descend pour accompagner le mouvement. Synonyme : piocher.

SCOTCHÉ les jours de petite forme, le cycliste ne parvient pas à faire des accélérations, et demeure en-deçà de son allure habituelle, il est scotché à la route. Synonyme : être collé au tarmac.

SE FAIRE PÉTER LES VARICES le cycliste qui fait un effort très important roule à s’en faire exploser les veines des membres inférieurs.

SE METTRE MINABLE faire tant d’effort que l’on termine dans un état lamentable, proche de l’épuisement. Ne devrait jamais se produire lors d’un voyage, où l’agrément prime.

SE REFAIRE LA CERISE rouler à allure modérée pour réoxygéner les muscles. Par extension, moments de la sortie où l’effort est moindre et la récupération possible.

SE RELEVER après un effort, où il est souvent courbé sur sa machine pour utiliser la force des reins et être le plus aérodynamique possible, le cycliste se remet un peu, en se relevant. Il ralentit l’allure et redresse le buste. Par extension, on peut dire « après cinquante ans, on se relève ».

SORTIE synonymes : randonnée, promenade, circuit, tournée.

SUCER LA ROUE rester volontairement derrière les autres pour profiter de l’abri. Cette attitude de planqué peut finir par agacer. Dans un groupe solidaire, chacun fait sa part en prenant des relais. Les débutants peuvent avoir intérêt à sucer les roues pour observer et apprendre.

SUCEUR DE ROUE désigne celui qui profite du travail des autres et reste derrière pour profiter de l’aspiration. Les suceurs de roue s’exposent à des remarques désagréables de la part de leur petits camarades. Synonyme : rat, et, parfois “mouche”.

T

TALUS synonymes : côte, bosse, montée.

TAPER DANS LE DUR arriver à un point où la difficulté se fait très nettement sentir, soit parce qu’elle est extrême, soit parce que les forces commencent à manquer, soit les deux.

TEMPO celui qui assure le tempo est à l’avant du groupe et donne le rythme. Synonyme : faire le train.

 

TOURNER À L’EAU CLAIRE ne jamais se doper. Voir E.P.O.

TOUT CAMPA un vélo équipé d’accessoires de la marque italienne Campagnolo est considéré comme luxueux. Par extension, il peut se dire d’une belle femme qu’elle est « tout campa ». Expression inventée par René Fallet. “Campa” se dit “Campag” en Angleterre et “Campy” aux Etats-Unis.

V

VISSER expression venant de la moto « visser la poignée des gaz », par extension, toute accélération visant à tenter de se débarrasser des autres. Les cyclistes se gourmandent à l’arrivée en s’accusant mutuellement de visser. J’en connais deux inséparables dont c’est le sujet de conversation préféré depuis au moins vingt ans.

Z

ZONE ROUGE les compte-tour des moteurs ont une zone rouge dans laquelle il est déconseillé de rester, sauf à risquer de l’abîmer en le faisant trop forcer. Il en va de même pour le cycliste. L’utilisateur d’un contrôleur cardiaque qui a fait un test d’effort connaît la zone rouge. Le voyageur à vélo évite la dite zone. Les coureurs sont à l’occasion contraints d’y être, et ils le paient comptant.

 

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